10/07/2008

Poum poum pidoum je soliloque

Sixieme jour a Kigali, la ville commence a me peser, peut etre pas tant elle que la solitude. Une sorte de melancolie semble s'etre greffee a moi, comme un parasite dont il serait difficile de se debarasser. La famille qui me recoit est pourtant adorable, les enfants m'ont surnommé tonton, la petite derniere ne pleure plus quand elle me voit, elle sourit meme jusqu'a faire se rejoindre ses yeux, son nez et sa bouche dans un rictus amusé. Les adultes sont très prévenants, anticipant le moindre de mes desirs, m'accompagnant dans le plus insignifiant de mes deplacements, mais ce confort retrouvé se tamise progressivement pour laisser place a une lassitude inconsciente. Je me surprend a souffler d'un air d'abattement, les nasaux transformés en egouttoir a larmes ( ceci est une autre histoire, je vous la raconterez si j'ai le temps, vague digression inutile), a esquisser mes reflexes de français endurcis comme chercher mon satané portable dans la poche de mon pantalon hebdomadaire....Mais je ne vais pas me plaindre, qui a dit que je le fais deja trop souvent??, c'est bien signe que le seuvrage se deroule convenablement car peu a peu je m'habitue au Rwanda, a ses coupures de courant répétées, a son absence d'eau chronique en pleine saison seche, a ce sable qui s'envole au moindre de mes mouvements pour venir se loger incidueusement dans mes sinus, m'obligeant a tousser si je veux parvenir a respirer. Je sens que les evenements que je suis en train de vivre façonnent de nouveau ma carcasse d'athlete en annee sabatique prolongee, me permettent de rompre avec les galeres parisiennes, de repenser et corriger mes bonnes vieilles habitudes de persiffleur. Cependant le fait de ne pas pouvoir partager cette experience avec quelqu'un de proche, de ne jamais etre fixé avec un chez moi bien determiné, cette instabilité que j'ai choisie, sont peu a peu eprouvant. Je ne pense jamaiaisd avoir été aussi seul, a l'etranger j'etais avec mes parents ou avec des amis, en France je possedais les meme references que les inconnus que je cotoyais, des choses tres importantes telles la star academy ou Florent Pagny, ici ma culture ne m'est d'aucune utilité, c'ets dorénavant moi qui suis en marge. Souvent mes hotes parlent entre eux en Kyniar, debattent d'evenements qu'eux seuls connaissent, quant a moi je reste malgré tout a l'ecart, involontairement, pour la simple raison qu'ici je demeure un etranger. peu à peu je reussi a m'integrer mais fondamentalement je suis l'autre, oui oui tout de suite les grands mots, celui qui vient d'ailleurs ( merci merci corneille, non pas la Place Royale bande de sagouin sans savoir, je vous jure), et c'ets flagrant dans le regard des habita,ts de Nyamirambo, dans les muzungu que les enfants jettent a mon passage, comme une volée de papiers qui viendraient se greffer a ma gueule. Ma couleur de peau est tout d'un coup devenu la premiere chose par laquelle on me definie, je ne suis pas Pierre je suis le blanc du quartier qui deambule comme un chien errant a la recherche d'un truc a se mettre sous la dent, sauf qu'ici ce n'est pas un os mais des informations. A deux nous aurions pu plus facilement accepeter et vivre cet écart flagarnt, seul je suis vulnerable car je n'ai que ce blog pour exprimer mon trouble, un trouble renforcé par la rareté des gens de ma nationalité ici bas, latitude ou longitude peu importe. Je fais l'experience d'une incongruité totale, venir au Rwanda seul en tant que blqnc pendant 5 semaines, comme si je n'avais pas reussi a me decider entre le groupe touristique et la mission humanitaire. Seul, c'est se mettre en danger, non pas physiquement mais emotionellement car l'on doit reconstituer le lien evident forgé chez soi . Tant le lien social que les attaches qui nous enracinent à un endroit, je suis ici comme un SDF du coeur qui accumule les rencontres ephemeres sans pouvoir les entretenir suffisament, jolie comparaison non? donc raboullez la monnaie. Je sais qu'un fois de retour en France je garderai contact avec cette famille, que l'on a edifié une forme de complicité justement batie avec cette incongruité, mais cela ne remplace pas la camisole securisante que sont les choses de mon quotidien a Paris ou a Samois, comme vous ou la foret par exemple. Seul je dois reapprendre a vivre dans un lieu avec lequel je ne partage aucun souvenir, que j'arpente pour la premiere fois, le rendant ainsi emotionellement silencieux. S'il me procure de la joie, celle-ci est due a l'immediateté de notre rencontre, pas a une complicité entretenue par un memoire commune entre cet endroit et moi. Mais malgré cette bluzzitude je reste confiant et persuadé de la nécéssité de ma demarche, donc pas de chichi on plonge et on se sechera apres, je suis desolé j'avais pourtant dit a mon hemisphere droit mayennais de se taire....

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