17/07/2008

Folies aquatiques

Mais le periple continue, ce matin direction le lac Muhazi a une soixantaine de kilometres de la capitale. Comme a l'habitude nous empruntons un des bus que l'on devrait autoriser en France pour favoriser le rapprochement entre les gens dans les grandes villes, c'est aussi bien que la ligne 13 a heure de pointe le jour d'un suicide sur les rails. Les corps se frolent, les pieds se chevauchent, les chevelures se melent, ton voisin a sa tete qui tombe legerement sur ton epaule, avant de carrement ne faire qu'une avec elle au bout de quelques temps, bref une masse informe avec mon petit nez tentant tant bien que mal de depasser la meler pour respirer. Les collines laissent peu a peu la place a des vallees, puis reviennent les collines avant que n'aparaisse le lac. Champion et moi nous risquons a monter sur l'esquif d'un pecheur, la barque prend l'eau par tous les cotes mais vogue malgre tout, accompagnee pas de jeunes garcons jouant aux naiades autour de nous, s'amusant a se noyer mutuellement, puis retournant se laver sur la rive boueuse ou sechent deja leurs vetements. Des mouches s'agglutinent a nos habits, puis s'envolent pour aller se poser sur les levres et les yeux de la timide demoiselle qui rame, pendant que son mari se prelace a l'avant, s'eclatant a bomber son torse et a chiquer un truc immonde. Champion m'annonce inquiet qu'il ne sait pas nager, et qu'etant donne la qualite de l'embarcation, il craint pour sa vie, a moins que je ne sois capable de me la jouer a la Pamela Anderson en eau douce. Finalment on nous depose en vie sur la rive d'en face ou d'autres enfants batiffolent gaiement, s'arretant a mon arrivee pour fixer mon appareil photo et me crier: " Muzungu photo, photo", me sentant ainsi desire je n'ai pas pu m'empecher de me mettre en mode touriste, ce a quoi mes sandales ajoutaient encore en credibilite. La route qui longe le lac reste etonnament deserte, impossible dans un premier temps de rentrer en stop, puis arrive tout d'un coup une petite camionette qui nous depose a une dizaine de kilometres de la. Au comissariat, nous nous faisons passer pour de jeunes touristes fauches, arnaques a cause de leur credulite, les deux policiers interpellent alors une voiture et lui demandent de nous deposer a Kigali. Le trajet retour sera un magnifique moment de quietude, de paix interieure, en clair ronflements pendant les trois quarts et degustation de bananes les dernieres 20 minutes.

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