31/07/2008

Gisenyi ou le neant

Fatigue , les cheveux gras, des coubatures sur tout le corps, mais arrive a Gisenyi, enfin on se demande pourquoi tant la ville est deserte, sorte de no man's land touristique en plein milieu du Rwanda. De grandes arteres bordees de palmiers ou s'accrochent des chauves souris par centaines, des plages de sable blanc, le Kivu tempetueux du fait du methane qu'il habrite en ses entrailles....la carte postale revee, enfin si on omet de mentionner la frontiere avec le Congo au bout de la cote, survolee par intermittence par des helicopteres et des avions, franchies toute la journee par des hordes de taxibus bondes, comme pour rappeller les troubles persistents du nord Kivu. Deambulent pourtant quelques touristes, bien a l'aise derriere les murs de l'hotel Serena, quelques riches rwandais enfermes dans leurs villa, pas la moindre trace de ces scenes atypiques qui jusque la m'etaient devenues communes. Pas de cohues le long des routes, ni de velos charges de victuailles ou de personnes, ni meme de paysannes portant leur recolte au marche, juste la langueur d'une station balneaire desertee.

J'ai fait connaissance avec un prof de maths espagnol qui vadrouille dans toute l'Afrique de l'est avec son sac a dos, nous avons choisi de passer la nuit dans un dortoir de procure d'acceuil, le seul endroit dont les prix semblaient a peu pres raisonnables ( 1500frw, moins de deux euros), alors que les boissons sont deux fois plus cheres qu'ailleurs par manque d'approvisionnement sans doute.

Impression d'etre passe a cote de ce que je recherchais, de m'etre betement contente de la facade apparente sans avoir l'idee d'aller voir un peu plus loin. La route qui y mene avait pourtant souleve en moi enormement d'interrogations, comme les conditions de vie dans ce camp de transit a une trentaine de km de la ville, ces refugies congolais qui s'entassent par milliers sous des tentes blanches defrechies, avant d'etre rediriges un peu plus loin, vers Byumba. Ces personnes qui sont encore les victimes des evenements de 1994 et cela 14 ans apres, condamnees a s'exiler depuis que les anciens interhamwe sont entres au Congo ou ils tenterent de poursuivre leur sinistre besogne en divisant la population entre hutu, tutsi et twa...Ces personnes parquees dans un pays ou on tente de maniere acharnee de combler les sequelles laisses par le genocide, alors que les pays voisins restent destabilises par ces meme evenements, laissant craindre le pire a certains moments.

Retour a Kigali le lendemain pour une derniere escale avant l'envol.

30/07/2008

Rencontre du troisieme type






Nous avons pu acceder au Parc des Volcans gratuitement, il me faut le temps de mettre en ordre dans mon esprit ce que cela a provoque chez moi. J'ai entame ma derniere semaine, moins de six jours avant mon retour, je pars demain pour Gisenyi ou je resterai deux jours avant de revenir a Kigali, progressivement je comprend ce que veulent dire mes billets d'avion.

Pour le bonheur des yeux....

La culture Twa est bien morte, affichee par les autorites dans un parc ou l'on nous mene, Clementine et moi, etalee sous nos yeux dans toute son ancestrale identite, mais reduite a un mime sans profondeur, loin de toute spiritualite et de toute identification. Les gestes sont precis, calmement effectues sous nos regards atteres, le medecin traditionnel devoile une science qui autrefois restait confinee a la seule memoire de son heritier, les intore entament leur danse avec la prescision de la choregraphie jetee en pature aux touristes, la paysanne moud son sorgho tout en recitant son monologue gentiment ingurgite....

Tolerer une culture mais dans le cadre bien cloisonnee de l'attraction, derriere les murs bien entretenus qui la separe de son veritable environnement, dans la proprete censee acceuillir ceux qui daigneraient lui rendre visite.

Au loin se dressent les volcans silencieux, recouverts de leurs forets desertes, abandonnes aux riches arpenteurs capables de s'offrir une journee en compagnie des primates. J'avoue en rever, jouer au touriste pendant quelques jours, aux yeux de beaucoup je le suis deja, a mon passage quelques mains se tendent, "agacupa" bouteille d'eau, "100 francs".... La misere ne disparait pas avec le developpement du tourisme, au contraire le fosse se creuse, tant economiquement que dans les esprits. "Ils sont en sous developpement mental", "ils preferent compter sur l'aide", "ils n'ont pas de valeurs", "ils ont de l'argent mais ils le cachent" les mots sont rudes, les prejuges tenaces, laissant apparaitre d'autres ruptures dans une societe qui voudrait pourtant se reconstruire, loin de ces clivages meurtriers.

Musanze a hauteur de velo




Lundi, je decouvre la ville et ses environs, juche sur un velo, je tente de me frayer un chemin dans la foule compacte qui se presse vers l'eglise, riant a mon passage, m'interpellant et taquinant mon conducteur. Nous remontons la route qui mene aux volcans, lentement, au son du bruit strident des sonettes et des klaxons assourdissant, quelques enfants remarquent ma presence sur le porte bagage, et m'indiquent la direction des grottes contre 100frw.
Des dechets jonchent leurs alentours, si bien que je reste les yeux rives sur le sol pour surveiller le moindre de mes pas, quand m'apparait soudain la premiere crevasse d'ou surgissent des arbres et ou pendent des lianes immenses, qui tapissent les parois rocheuses de leur vie foisonnante. Aussitot suivie par une bande de terre la separant d'un autre fosse verdoyant, qui se revele etre une arche naturelle donnant acces a la premiere. Je parviens facilement a descendre, l'endroit n'etant pas assez touristique pour meriter une quelconque protection, ni meme une quelconque conservation. Dans la terre humide errent les traces du bouillonement proche, celui de ces milliers d'existence tentant tant bien que mal de survivre sous le regard indifferent des occidentaux trop preoccupe par leur visite aux gorilles. Des sacs plastiques multicolores, pourtant interdits, cohabitent avec des bassines defrechies et des vetements dont cette fois ci plus personne ne veut, le tout eclaire par deux puits de lumiere conferant a la scene l'aspect incongrue qui colle a la peau de la region. Melange de pauvrete extreme et d'etalage de richesse sans pudeur, ou le roi est l'homme blanc gonfle aux dollars et le chinois avide de devises, sous le regard bienveillant du gouvernement qui ne jure plus que par le tourisme, prostituant son environnement sous pretexte de mieux le preserver.
Loin des hordes de visiteurs, mes gouffres sombres resonnent placidement du cri inquietant des chauves souris somnolantes, indifferents a l'agitation qui les menace, peux soucieux des enjeux qui commencent a peser sur eux. Appaise je reste songeur devant une telle beaute que j'espere immuable et que je n'imagine pas encadree de batiments administratifs.


27/07/2008

Butare par errance



Et plus prosaiquement rappellez moi d'eviter le piment jaune a l'avenir, ca arrache cette merde nom de diou

Aventure d'un soir

La vie comme elle va






Sur la route


Nuit tourmentee, passee a faire face aux assaults des puces innombrables qui peuplaient le lit que j'ai trouve. Je suis arrive a Ruhengeri hier, la ville est affreuse, sorte de ville nouvelle traversee par de grandes arteres, bordees par des commerces sans charme, vitrine du developpement vitesse rapide du Rwanda qui en perd toute son identite pour se fondre dans le conformisme de la nation mondialisee. Architecture sobre, a seule vocation utilitaire, la seule raison etant d'anticiper les moindres desirs des gros touristes occidentaux en chemin pour rendre visite aux gorilles. Tout pourtant suinte le malaise du petit centre urbain tentant de cacher ses origines rurales: les paysans deambulent paisiblement en plein milieu de la nationale, juches sur des velos peinant a gravir les collines, portant leurs fardeaux au marche, tandis que des vaches et des chevres paissent nonchalament sur le bord de la route, juste derangees par le vrombissement tonitruant des camions en direction de l'Ouganda voisin....

Puis apparaissent les bicoques en terre et leurs minuscules parcelles ou survivent tant bien que mal des centaines de familles sur un terrain constitue de roches volcaniques et de cendres deposees par les eruptions des volcans des Virungas, peinant a bouffer suffisament tant l'espace manque, ce qui fait de la region une des plus pauvres du pays. A la place s'etendent, impudiques, les cultures de cafe destinees a l'exportation, fierte nationale; des champs de theiers et de vignes, dont la production est joliment exposee dans les vitrines des grands magazins du centre de Kigali....

Mais cela n'arrete pas les americains et autres belges qui devalent la zone a l'aide de 4X4 enormes, klaxonnant pour avertir les gamins et les vieux qui s'attardent de leur passage, c'est toujours mieux qu'un coup de frein pour les faire s'ecarter de la chaussee, s'arretant pour prendre deux ou trois photos des baraques delabrees qui s'amoncellent tout autour comme pour confirmer qu'ils sont bien alles dans un pays decidement tres pauvre, puis remontant dans leur vehicule pour rouler jusqu'au Parc National. Et peu importe si la population creve la dalle derriere leurs fenetres teintees, ils trouveront bien le temps d'oublier la misere en mitraillant les gorilles, car pour 500 dollars ce sont eux les rois, pour une journee, petit complexe de superiorite qui refait surface.

Quant a moi, apres m'etre enmitouffle dans ma cape impermeable a la place de dormir, j'ai finalment trouve un logement, et comble de l'ironie, chez le conservateur des Virungas. Je suis creve, trois nuits sans sommeil ont marquees mon visage de crevasses enormes sous les yeux, pas pris de douches depuis autant de temps, et mon linge empeste la moufflette jusqu'a faire fuir les paysannes a l'haleine de ragondin... Au moins moi je ne pue pas de la gueule, enfin je ne sais pas si le the africain est conseille pour se brosser les dents, pour l'instant personne n'est mort quand j'ai ouvert la bouche. C'est le pied, mais aussi leur odeur.


24/07/2008

La symphonie du Larousse en chaleur



Changer de chambre pour nuit, marcher avec mon sac pour atteindre un nouveau lieu ou dormir, septieme fois en trois semaines. Decouvrir un autre lit, des personnes, mettre ma timidite dans ma poche et aborder les gens, au moins pour savoir ou sejourner. Tant de situations differentes, de conditions si peu semblables, espoir de trouver de l'eau chaude, peut etre meme une douche. Ce soir, repos chez une professeur francaise de l'universite de Butare, meme en France je ne trouverai sans doute jamais mieux, des baies vitrees donnant sur les collines envirronantes, deux etages, un jardin gigantesque, une salle de bain privee......et ma langue. Entendre ces quelques mots que l'on prononce par habitude, par automatisme, ceux que seuls nous comprenons, ces tics de langages qui bercent quotidiennement mes oreilles quand je suis a Samois ou a Paris, ces petites fautes si communes qu'elles n'en sont maintenant plus, ces termes familiers que l'on n'apprend pas en cours de langue vivante etrangere......Se croire rentre chez soi, de retour dans cette atmosphere quittee il y a trois semaines, avec ses chansons qui passaient a la radio, ces informations si precieuses sur l'actualite....Mais aussi ce temps qui coule differement, furiozo, plus rapide, une langueur plus stressee on dira, une indolence sans perte de minutes inutiles, des phrases qui jaillissent les unes apres le autres, sans heurts ni ecorchures, sans reflexion et sans retenue, des cadences de parisien en retard au boulot, un pas qui trace en fait, puis ces voix qui s'elevent, ces eclats qui tranchent avec la componction qui pour l'instant definie mes echanges avec la population....Halte de quelques heures, comme un prelude aux semaines qui viennent, quitter le Rwanda par l'esprit pour mieux le retrouver et l'aimer une fois la porte ouverte. Deux univers qui se completent, qui faconnent ma facon de voir, continuer, encore 13 jours, apprecier les secondes precieuses, vivre a fond ce que depuis longtemps j'esperais.


23/07/2008

Koi Kece ki ya

Excuse breve pour orthographe tres defectueux, messages rapides sans possibilite de relecture, aberration grammaticale evidente et fautes choquantes, mais j'ai jamais dit qu'il s'agissait d'un havre de paix pour notre chere langue francaise, donc voila quoi bon ben non hein euh, c'etait la petite precision de la journee, car premiere fois que je relis un peu le blog, et honte honte honte sur moi

Point a la ligne

Le mot n'est pas encore apparu, trois semaines et aucun article a ce sujet, chose etrange. Venir au Rwanda sans parler du genocide, ca y est le mot est lache, genocide, 14 ans. Quelques personnes en tuniques oranges refont une route, puis grimpent au dos d'une camionette, serres les uns contre les autres, condamnes a perpetuite. Des personnes a qui il manque un membre, ou marques dans leur chair d'une cicatrice, eux aussi condamnes a perpetuite. Des personnes dont on sait que, dont on dit que, voisins sur la colline, condamnes a cohabiter. Des personnes en habits pourpres, mannequins qui acceuillent aux ceremonies, nouvelle generation, condamnee a porter la memoire......Puis le discours officiel, j'avoue ne pas toujours comprendre, comme un je ne sais quoi qui ne collerait pas. Les rencontres, les divergences, les temoignages.... silences genes, virulence chez d'autres. Role de la France, operation turquoise, corridor de securite, juge Bruguiere, impression trouble d'une trop grande responsabilite supposee, comme un je ne sais quoi qui lui aussi ne collerait pas. Rengaine incessante, France, France, France, ennemi venu a point nomme. Mais egalement realite, verite pas forcement douce a nos oreilles, vente d'armes, formation de milices...Defaire l'echevaud si confus qui enmele nos meninges, meandres du politique, secrets d,etat, des deux cotes. Subsiste un tiers groupe, les survivants, quant aux assassins, difficile de saisir, hier rencontre un hutu orphelin du genocide, pas de Goma, ni de l'exode, mais orphelin des 100 jours. J'avoue ne pas tout comprendre, on voudrait que tout soit si simple, si lisse, mais un million de morts, un million de morts ce n'est pas si simple, un million de morts ce n'est pas si lisse. Un jour sans doute tout sera plus clair, les parts de responsabilite seront bien servies et les etats se partageront les frais autour d'une table commune, pour l'instant persiste la necessite de continuer a vivre, tout en sachant qui a tue, tout en sachant ou sont ses biens, tout en sachant que tout n'est pas encore regle et que des menaces pesent. Ideologie genocidaire qui ressurgit, ou plutot qui refait surface, Burundi voisin et craintes de certains a son egard, protection de responsables, meme en France.....Etre neutre, ou en tout cas essayer.

22/07/2008

Soif de fraicheur

Samedi, retour de l'eau apres trois semaines d'absence, mes vetements et moi meme commencions a sentir le fennec creve a trois kilometres a la ronde. Fin momentanee de la corvee d'eau, juste pour quelques heures, nous en profitons pour nettoyer de fond en comble la maison, et moi pour me laver avec de l'eau chaude. Dans la cour, s'amoncellent des recipients de toutes les couleurs, allant du jerrycan a la marmite, une procession chamaree visant a ne pas perdre une goutte de ce liquide dont le manque se revele insupportable en pleine saison seche. Nous nettoyons egalement les cereales, remplissons le seau pour les toilettes.... Cependant, a peine trois heures plus tard, celle ci c'est de nouveau envolee, nous laissant la promesse de revenir dans 2 semaines. Je pense qu'un de mes premiers reflexes a mon retour sera d'ingurgiter un bon litre d'evian, a la place du coca ou du fanta, bien moins cher ici que tout autre boisson. Le reste du temps, je m'arrange pour faire bouillir de l'eau qui ne refroidit jamais a cause de l'absence de fraicheur, ou boit du the africain a base de lait et d'epices, avec une enorme dose de sucre pour donner du gout au melange, qui se revle tout a fait buvable, voir meme dans certaines situations delicieuses. Il subsiste les jus et la biere, et comme un con j'opte toujours pour la premiere solution, sous le regard amuse de mes compagnons qui se delectent de la primus nationale. Je commence a compter les jours avant ma montee dans l'avion, et me rend compte que mes deux dernieres semaines vont etre tres chargees, je suis partage entre la volonte de retrouver mon petit confort et celle de rester encore un ou deux mois ici. Etrange sensation.

Galere galere

Probleme de visa, je circule depuis hier sans passeports, ce dernier etant entre les mains du service migration de Kigali. Depuis Butare je ne peux rien faire d'autre que demander conseil aux expatries avec qui j'ai sympathise, je retournerai sans doute dans la capitale demain histoire de regulariser ma situation, j'ai neanmoins un document attestant que je possede bien des papiers, mais il est a craindre que j'ecoppe d'une petite amende.... Souci passager.

19/07/2008

Eternelle rengaine

Pour les commentaires, il suffit apparament de cliquer sur l'onglet du meme nom, puis de choisir Nom/URL dans la rubrique choisir une identite apres avoir ecrit son message, et enfin d'appuyer sur publier....Voila voila, je vais retourner sur Butare lundi, afin d'aller un peu plus loin dans l'ouest et de remonter vers le nord du pays, donnez moi des nouvelles, adios

Kigali by night

La route descend, sinueuse, se faufilant entre des batiments delabres; je suis a Biryogo, le quartier musulman de Kigali, haut lieu de la nuit rwandaise. Quelques drogues sniffent de la colle, plonges dans l'obscurite d'une ruelle, a leurs cotes racolent des prostitues, silencieuses, guettant le client sans prononcer la moindre parole, de toute facon ce dernier c'est bien qui elles sont et ce qu'elles font. Des gargottes diffusent leur lumiere moiree dans la rue, laissant echapper dans la quietude nocturne les cris et les rires des habitues, rassembles autour d'une Primus ou d'une partie de billard. Je sers contre moi ma banane contenant mon argent, comme par reflexe. Je presse le pas pour rejoindre mon ami quelques metres plus loin, puis observe cette foule de noctambules qui se deverse dans ce lieu sordide. Il y a peu de femmes, quelques vieilles mendiantes se blotissent dans des recoins, s'enmitoufflant dans leurs voiles dechires; des enfants s'amusent dans l'egout qui longe la voie, dont les dalles censees l'abriter sont depuis longtemps en pieces. Une puanteur a elue domicile dans la moiteur du debut de soiree, odeur d'excrements et d'urine, fumet nauseabond de brochettes de poissons et de chevres joint a la friture omnipresente. Les coiffeurs deversent en tas les cheveux recoltes recemment, alors qu'un travesti, dos coube, rentre vite se cacher dans le taudis rassurant ou il tapine, se sachant constamment menace du fait de sa sexualite. Les rares lampadaires clignottent. Les hommes s'empoignent virilement, se saluant par des accolades puissantes puis rigolent a gorges deployees, jetant par terre les cadavres vides de leurs bouteilles de bieres. Je reste inquiet, ne repondant que par des sourires confus lorsque l'on s'adresse a moi, evitant precipitament les preservatifs qui jonchent les allees adjacentes, puis interroge mon ami une fois eloigne de la grande mosquee autour de laquelle les gens continuent d'affluer d'un pas presse. Le Rwanda etait jusque alors ,dans mon esprit, un pays sans problemes, ou les flics patrouillent, ou la mendicite est faible, ou a 22h les rues s'endorement, mais loin du centre ville un autre portrait surgit, le visage deforme de la misere que l'on tient a laisser cachee.

17/07/2008

Folies aquatiques

Mais le periple continue, ce matin direction le lac Muhazi a une soixantaine de kilometres de la capitale. Comme a l'habitude nous empruntons un des bus que l'on devrait autoriser en France pour favoriser le rapprochement entre les gens dans les grandes villes, c'est aussi bien que la ligne 13 a heure de pointe le jour d'un suicide sur les rails. Les corps se frolent, les pieds se chevauchent, les chevelures se melent, ton voisin a sa tete qui tombe legerement sur ton epaule, avant de carrement ne faire qu'une avec elle au bout de quelques temps, bref une masse informe avec mon petit nez tentant tant bien que mal de depasser la meler pour respirer. Les collines laissent peu a peu la place a des vallees, puis reviennent les collines avant que n'aparaisse le lac. Champion et moi nous risquons a monter sur l'esquif d'un pecheur, la barque prend l'eau par tous les cotes mais vogue malgre tout, accompagnee pas de jeunes garcons jouant aux naiades autour de nous, s'amusant a se noyer mutuellement, puis retournant se laver sur la rive boueuse ou sechent deja leurs vetements. Des mouches s'agglutinent a nos habits, puis s'envolent pour aller se poser sur les levres et les yeux de la timide demoiselle qui rame, pendant que son mari se prelace a l'avant, s'eclatant a bomber son torse et a chiquer un truc immonde. Champion m'annonce inquiet qu'il ne sait pas nager, et qu'etant donne la qualite de l'embarcation, il craint pour sa vie, a moins que je ne sois capable de me la jouer a la Pamela Anderson en eau douce. Finalment on nous depose en vie sur la rive d'en face ou d'autres enfants batiffolent gaiement, s'arretant a mon arrivee pour fixer mon appareil photo et me crier: " Muzungu photo, photo", me sentant ainsi desire je n'ai pas pu m'empecher de me mettre en mode touriste, ce a quoi mes sandales ajoutaient encore en credibilite. La route qui longe le lac reste etonnament deserte, impossible dans un premier temps de rentrer en stop, puis arrive tout d'un coup une petite camionette qui nous depose a une dizaine de kilometres de la. Au comissariat, nous nous faisons passer pour de jeunes touristes fauches, arnaques a cause de leur credulite, les deux policiers interpellent alors une voiture et lui demandent de nous deposer a Kigali. Le trajet retour sera un magnifique moment de quietude, de paix interieure, en clair ronflements pendant les trois quarts et degustation de bananes les dernieres 20 minutes.

16/07/2008

intermede musical non rembourse

Le probleme des commentaires est maintenant resolu

14/07/2008

12/07/2008

Petit coup de stress

Dizième jour, nuit affreuse, fièvre importante, bouche sèche, céphalées, tous les symptomes de la crise de palu. Après avoir finalment réussi à trouver le sommeil aux environs de 7h, douleurs abdominales, je me décide à aller à l'hosto de Butare pour en connaitre l'origine. L'infirmière me dirige vers le service de médecine interne, où je poiraute presque 1h à attendre qu'un interne daigne bien se soucier de moi. Les résultats du test de la goutte épaisse se révéleront en fin de compte négatif, j'y ai gagné une grosse frayeur, surtout qu'apparament tout le monde était persuadé que c'était bien la malaria, il s'agirait juste de ma sinusite intensifiée par un rhume, pas de quoi fouetter un chat finalment. J'ai envoyé mon premier article il y a moins de 30 minutes, je ne sais pas si il sera publié, mais avec les derniers événements j'ai pas trop eu le temps de m'en soucier.....

11/07/2008

Reveillon solennel

Huitieme jour, arrivé a Butare la veille dans un bus blindé, réveil difficile aux cotés de Yves et son frere avec lesquels je viens de partager un lit minuscule pour la nuit dans le reduit asfixiant qui leur sert de chambre d'etudiant. Je parviens tant bien que mal a m'extirper de ma moustiquaire que j'ai fixe au mur a l'aide de ma corde a linge, le corps fourbu par le manque de sommeil et la bouche seche. J'avale rapidement un petit dejeuner compose d'un peu de margarine dans une tasse de cafe sacrement amer, puis nous nous dirigeons dans la cour du batiment pour aller tant bien que mal nous laver avec une eau glaciale stagnant dans une bassine a la proprete plus que douteuse. Cela se revele tres efficace en ce qui concerne l'attenuation de la gueule de bois, cependant je doute fort de la resistance prolongee de mon epiderme a ce traitement, de plus je deconseille fortement l'usage de l'eponge multifonction pour ce genre de corvee. Je commence a m'habituer au pays sinon, je parviens meme a briser ma timidite maladive en allant parler a la population, aux expat'....Heureusement car cela m'a permis de trouver un logement pour le reste de la semaine chez une canadienne professeur a l'universite, elle me surnomme baby, considerant qu'a 20 ans ce n'est pas trop raisonnable comme destination estivale. Je crois que j'ai compris la signification de l'expression pleurer de joie, quand au bout de 8 jours on vous propose une chambre avec matelas hyper confortable et eau chaude pour la douche, et le tout donne avec une telle gentillesse, ce n'est pas difficile de reprendre foi. J'ai maintenant mes petites connaissances dans la ville qui me saluent en me croisant, m'invitent pour prendre un verre, me demandent si j'ai besoin de quelque chose....Apres la galere rien de tel qu'un peu de chaleur humaine, j'en reviens d'ailleurs pas de dire ce genre de truc tant il y a encore quelques temps ca aurait pu me parettre incongru. N'hesitez pas a laisser des messages, a me dire les dernieres infos en france, a me donner de vos nouvelles et tout, perso tout va bien dans le meilleur des pantalons en coton.

10/07/2008

Poum poum pidoum je soliloque

Sixieme jour a Kigali, la ville commence a me peser, peut etre pas tant elle que la solitude. Une sorte de melancolie semble s'etre greffee a moi, comme un parasite dont il serait difficile de se debarasser. La famille qui me recoit est pourtant adorable, les enfants m'ont surnommé tonton, la petite derniere ne pleure plus quand elle me voit, elle sourit meme jusqu'a faire se rejoindre ses yeux, son nez et sa bouche dans un rictus amusé. Les adultes sont très prévenants, anticipant le moindre de mes desirs, m'accompagnant dans le plus insignifiant de mes deplacements, mais ce confort retrouvé se tamise progressivement pour laisser place a une lassitude inconsciente. Je me surprend a souffler d'un air d'abattement, les nasaux transformés en egouttoir a larmes ( ceci est une autre histoire, je vous la raconterez si j'ai le temps, vague digression inutile), a esquisser mes reflexes de français endurcis comme chercher mon satané portable dans la poche de mon pantalon hebdomadaire....Mais je ne vais pas me plaindre, qui a dit que je le fais deja trop souvent??, c'est bien signe que le seuvrage se deroule convenablement car peu a peu je m'habitue au Rwanda, a ses coupures de courant répétées, a son absence d'eau chronique en pleine saison seche, a ce sable qui s'envole au moindre de mes mouvements pour venir se loger incidueusement dans mes sinus, m'obligeant a tousser si je veux parvenir a respirer. Je sens que les evenements que je suis en train de vivre façonnent de nouveau ma carcasse d'athlete en annee sabatique prolongee, me permettent de rompre avec les galeres parisiennes, de repenser et corriger mes bonnes vieilles habitudes de persiffleur. Cependant le fait de ne pas pouvoir partager cette experience avec quelqu'un de proche, de ne jamais etre fixé avec un chez moi bien determiné, cette instabilité que j'ai choisie, sont peu a peu eprouvant. Je ne pense jamaiaisd avoir été aussi seul, a l'etranger j'etais avec mes parents ou avec des amis, en France je possedais les meme references que les inconnus que je cotoyais, des choses tres importantes telles la star academy ou Florent Pagny, ici ma culture ne m'est d'aucune utilité, c'ets dorénavant moi qui suis en marge. Souvent mes hotes parlent entre eux en Kyniar, debattent d'evenements qu'eux seuls connaissent, quant a moi je reste malgré tout a l'ecart, involontairement, pour la simple raison qu'ici je demeure un etranger. peu à peu je reussi a m'integrer mais fondamentalement je suis l'autre, oui oui tout de suite les grands mots, celui qui vient d'ailleurs ( merci merci corneille, non pas la Place Royale bande de sagouin sans savoir, je vous jure), et c'ets flagrant dans le regard des habita,ts de Nyamirambo, dans les muzungu que les enfants jettent a mon passage, comme une volée de papiers qui viendraient se greffer a ma gueule. Ma couleur de peau est tout d'un coup devenu la premiere chose par laquelle on me definie, je ne suis pas Pierre je suis le blanc du quartier qui deambule comme un chien errant a la recherche d'un truc a se mettre sous la dent, sauf qu'ici ce n'est pas un os mais des informations. A deux nous aurions pu plus facilement accepeter et vivre cet écart flagarnt, seul je suis vulnerable car je n'ai que ce blog pour exprimer mon trouble, un trouble renforcé par la rareté des gens de ma nationalité ici bas, latitude ou longitude peu importe. Je fais l'experience d'une incongruité totale, venir au Rwanda seul en tant que blqnc pendant 5 semaines, comme si je n'avais pas reussi a me decider entre le groupe touristique et la mission humanitaire. Seul, c'est se mettre en danger, non pas physiquement mais emotionellement car l'on doit reconstituer le lien evident forgé chez soi . Tant le lien social que les attaches qui nous enracinent à un endroit, je suis ici comme un SDF du coeur qui accumule les rencontres ephemeres sans pouvoir les entretenir suffisament, jolie comparaison non? donc raboullez la monnaie. Je sais qu'un fois de retour en France je garderai contact avec cette famille, que l'on a edifié une forme de complicité justement batie avec cette incongruité, mais cela ne remplace pas la camisole securisante que sont les choses de mon quotidien a Paris ou a Samois, comme vous ou la foret par exemple. Seul je dois reapprendre a vivre dans un lieu avec lequel je ne partage aucun souvenir, que j'arpente pour la premiere fois, le rendant ainsi emotionellement silencieux. S'il me procure de la joie, celle-ci est due a l'immediateté de notre rencontre, pas a une complicité entretenue par un memoire commune entre cet endroit et moi. Mais malgré cette bluzzitude je reste confiant et persuadé de la nécéssité de ma demarche, donc pas de chichi on plonge et on se sechera apres, je suis desolé j'avais pourtant dit a mon hemisphere droit mayennais de se taire....

06/07/2008

Coucherie reptilienne

Première douche chaude en 4 jours, la famille qui m'héberge m'a fait bouillir de l'eau a cet effet que je verse par petites rasades sur mon corps, comme pour prolonger ce plaisir redécouvert, un peu genre la pub pour le gel douche ushuaia, la tahitienne sensuelle en moins, imaginez un peu le tableau....Sur le mur zigzague un gecko blanc qui s'enfuit quelques metres plus loin quand je tente de m'en approcher, sans doute choqué par la vision tragique de mon dos fourbé a deux doigts de toucher le sol tant les nuits précédentes furent economiques en sommeil. Je n'avais pas remarqué jusque là la fréquence de ces animaux, se faufilant partout a la recherche d'insectes a grignoter, vous observant du coin d'un oeil torve et vicelard tandis que vous êtes plongés dans la contemplation d'un ecran de television noir, restant immobile sur la paroi jouxtant votre lit afin de vous empecher de fusionner avec ce matelas qui parait deja si confortable. Le cri strident et saccadé de l'un d'entre eux bercera d'ailleurs la majeure partie de ma soiree, comme pour me signaler qu'il est le veritable maitre des lieux, rarement racaille n'aura été si convaincante dans son role d'enmerdeur assumé. Malgré notre toute nouvelle proximité, calor calor, mon cher compagnon refuse d'aufficialiser notre union par une photo et déguerpit tel un incontinent à l'approche de mon objectif, la pudeur reptilienne a ses raisons que les humains ignorent...

Escale sur colline

Il a le visage légèrement allongé, des pattes d'oie autour des yeux, un front dégarni. Il a des cheveux grisonnants, une faucette sur le menton, un regard brun. Il a un nez fin, une bouche esquissant perpetuellemnt un sourire, une barbe de trois jours. Il dit qu'il aimeles femmes, leurs courbes, surtout celles des rwandaises, c'est un éternel amoureux. Il vit en Ouganda, mais part deux mois au Kenya, après il rentrera chez lui, en Australie. Il estvenu avec une moto dont la batterie menace de rendre l'âme, commel'ont fait avant elle les phares. Il atraversé le pays de nord en sud, longeant le kivu, logeant làoù on voulait bien de lui, dormant quand il pouvait. Il tente d'extraire de sa memoire quelques mots de français, puis m'énumère des titres de films: lepont des amlants, subway...La conversation se fara naturellement en anglais, comme par un accord tacite. Il a la curieuse habitude de soulignerses affirmation par des clins d'oeil répétés, ce qui lui donne l'air d'un acteur de boulevard tentant de mettre le public dans sa poche. Il possède le bagou de l'éternel voyageur, se couche tous les soirs a 21h30, ne mange rien d'origine animale ettravaille pour Jane Goodall. Il reconnait être radin, un peu seducteur, surtout impatient. Je lui parle de la France, il me decrit ses rencontres, s'emerveille quand je lui explique ce qu'est zellidja. Les heures passent, il m'invite à prendre un verre. Il est une de ces decouvertes merveilleuses, celles d'un instant comme d'une soirée, celles désirées comme fortuites. Il estde ces personnes qui n'hesitent pas à vous aider, a vous renseigner ou tout simplement a echanger quelques bribes de leur experience. Kigali est maintenant sombre, plongée dans sa léthargie nocturne, il n'est pourtant que 20h. Aucune musique ne retentit, pasmême un eclat de rire, juste le bruit de quelques voitures et motos qui seules peuplent la ville la nuit venue. Sur les collines scintillent encore ce squelette de lumière, où chaque point lumineux semble posséder sa propre identité, où alternent aura légèrement rouge et hallo presque blancs. Trois militaires mitraillettes à l'épaule déambulent silencieusement sur ses routes parfaitement goudronnées, où la présence d'un nid de poule est aussi rare que celle d'un dechet sur un trottoir. Quelques adolescents entonent un chant de leurs voix graves, brisant cette quiétude naissante par une mélodie aux rythmes indistincts, pour finalementy arreter a notre passage afin de nous interpeller. Les marchandises sont toujours identiques, des cartes telephoniques scindées les unes aux autres, ressemblant ainsi a une chaine zebrée de jaune et de noir; des cartes à motifs africanisants pour touristes compatissants; des lunettes de soleil imitation non-marque....L'homme me serre la main après m'avoir donné son adresse email, puis s'en va, se retournant une dernière fois pour s'exclamer:"et surtout n'oublie pas que tu peux m'envoyer un message".

03/07/2008

Trois petits tours et puis s'est envolé

Comme je le craignais, personne n'est venu me chercher à l'aéroport, me voilà plongé en un instant dans une ville inconnue, sans repères, sans maitrise de la langue, sans même un lieu où dormir pour la nuit. L'animosité des douaniers à l'égard des français est palpable, sans cesse le petit homme à la chemise à carreaux me demande ce que je viens faire au Rwanda, quelle est la raison de mon voyage...Je m'obstine à lui répondre que seul le tourisme me mène ici, apparament cela ne lui convient pas car après avoir répété ma phrase, il est pris d'un ricanement ironique puis me rappelle que mon visa n'est que provisoire, que dans 15 jours je devrai redébourser 50 euros pour être en règles, et ainsi de suite jusu'à la fin de mon séjour. Une jeune américaine avec qui j'avais sympatisé durant le trajet assiste interloquée à la scène, elle qui vient de passer sans encombres et sans autres formalités la barrière ne comprend pas l'insistance de ces hommes à mon égard. Le regard pétilant, elle me promettra un peu plus tard de prier pour moi, balançant ses bras et les rejoignant dans un mouvement de balancier comme pour mieux témoigner de son euphorie, pour finalment me saisir aux épaules le temps qu'elle me dise au revoir. Un peu plus loin m'attend une new yorkaise francophone avec qui j'ai échangé quelques considération auparavant, comprenant mon ennui, elle me propose de me déposer à un arrêt de taxi. Une fois arrivé, elle arrête pour moi une petite mobilette pétaradante sur laquelle je m'enfourche avec ma dizaine de kilos de bagages, mon appareil photo er tout mon fatras accroché tant bien que mal à mon sac. Le tout doit être assez comique. J eremercie cette femme pour tout ce qu'elle vient de faire pour moi et me voilà, à minuit passé, sur les routes hésitantes de Kigali. Tandis que défilent à mes côtés les collines endormies de la capitale où seul un squelette de néons fatigués laisse supposer la présence de vie, j'entame la discussion avec mon chauffeur. Je crois que la barrière de la langue sera décidément difficile à surmonter.

01/07/2008

Créances de mécréant

Premiers mails d'encouragements s'achevant immuablement par des "bonne chance" soutenus. Recrudescence des SMS assenant des paroles sentencieuses à fort pouvoir restructurant. Mes yeux peinent à se clore. L'angoisse du départ prochain reste palpable dans l'agitation qui hante mes nuits. Mon flanc gauche n'est plus aussi confortable que son homologue droit, et pas la peine de patienter le dos contre le sommier, ni même le ventre près du matelas, le sommeil est en grève. Un sourire béat demeure ancré sur mon visage. Mes yeux restent rivés sur le plafond blafard à la recherche des moindres détails capables de fixer leur attention. L'ombre la plus minime provoque des hallucinations fantasmagoriques, des prévisions farfelues, des interrogations de dernières minutes. Et si, et si, et si, et si, et si.....la litanie des emmerdeurs hypothétiques se déboîte la hanche à me perturber. Pourtant elle réussie, il n'y a pas à dire j'ai sans doute oublié ça, mais aussi ce machin, et encore ce truc. Une telle panique nécessite une vérification en bon et du forme. Mes pieds s'extirpent de sous la couette, entraînant avec elle le reste d'un corps qui ne demandait qu'à rester couché. A pas de loups je m'approche du sac, le surveille, l'observe, jaugeant sa fiabilité, pour enfin le sermonner lorsque je me rend compte qu'il ne contient pas mon attirail vital: corde à linge, gel douche saveur caramel (car oui on ne sait jamais, mais vraiment jamais s'il n'y a pas une douche en plein coeur de la forêt de Nyungwe), paire de ciseau d'école, crayons de couleur(car oui je suis bien décidé à me peinturlurer la gueule en cas d'attaque de gorilles, histoire de les effrayer)....Satisfait de mon raid punitif sur mes bagages, je réitère ma quête d'un endormissement rapide. Pas moyen. Quelle connerie la respiration ventrale. T'as l'air d'un asthmatique en phase terminale, mais c'est pas pour autant que tu trouve le repos. La tisane à la camomille est sans doute digérée depuis quelques heures quand je sens ma paupière droite entamer sa descente vers les méandres des limbes d'un soir. Cependant sa voisine de gauche ne semble pas du même avis et argue son droit à la nuit blanche pour la convaincre de se maintenir éveillée. Il est déjà 6h et le soleil se joint à la fête. Ma tête , encadenassée entre mes deux oreillers, le maudit d'une telle virulence qu'il en vient à hésiter de franchir les volets pourris qui encadrent ma fenêtre. Rien n'y fait, les voisins sont décidés à se lever tôt, les voitures à corrompre les rues parisiennes, les stores des magasins à se hausser au dessus du trottoir, et moi à ne faire qu'un avec mon lit. C'est décidé je m'accorde une grasse mat'.